collecte section Bourgogne

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Nutrition et immunité : vous êtes ce que vous mangez

 pour toutes les maladies

 

Afin d’optimiser les effets des traitements antiviraux, une alimentation équilibrée est indispensable pour un bon fonctionnement du système immunitaire. Dans la lutte contre le VIH, les médicaments ne suffisent pas. Les vitamines et nutrimrnts indispensables, même s’ils n’ont pas d’action antivirale, aident l’organisme à lutter contre l’infection.

Les personnes vivants avec le VIH ont fréquemment recours aux compléments nutritionnels, sans pour autant que la recherche ait démontré leur utilité et confirmé la posologie. Les nutriments peuvent directement influencer la capacité du système immunitaire à lutter contre l’infection. Par exemple, le développement des mycobactéries (Mycobacterium avium complex ou MAC) dans les macrophages des patients infectés par le VIH est freiné par la supplémentation en vitamine D. Cet article passera brièvement en revue les micro-substances nutritives choisies et leurs fonctions connues dans un système immunitaire complexe.

Malnutrition et Fonction Immunitaire
  Il est connu depuis longtemps que des individus sous-alimentés ont un risque plus élevé de contracter des maladies infectieuses en raison d’une réponse immunitaire inadéquate. Dans ce contexte, l’infection aggrave l’état nutritionnel en détériorant encore plus l’état du système immunitaire. Il s’agit donc d’un cercle vicieux. Les conséquences de certaines maladies infectieuses, y compris le VIH et la tuberculose, sont d’autant plus péjoratives lorsque l’hôte est dénutri. La malnutrition protéinique a un effet négatif sur les divers composants du système immunitaire. Les études ont montré une baisse de fonction des organes (thymus, rate, ganglions lymphatiques) du système immunitaire chez les personnes dénutries, notamment celle faisant intervenir les lymphocytes B. En effet, le nombre de ceux-ci est diminué, et leur capacité à produire des anticorps aussi. Il en est de même pour la réponse immunitaire faisant intervenir les lymphocytes T. Les personnes sous-alimentées montrent un taux de CD4 et de CD8 diminué et les cellules ont moins de capacité de se multiplier ou de répondre aux agressions (virus...). Les fonctions des cytokines, agissant comme des messagers cellulaires, sont altérées chez ces patients. L’apport calorique et protéinique est essentiel pour les personnes vivant avec le HIV/SIDA pour développer une réaction immunitaire aussi efficace que possible afin d’éviter d’éventuelles infections opportunistes.

Vitamines et Immunité
Des études diverses ont mis en évidence chez les personnes vivants avec le VIH/SIDA des concentrations sanguines faibles de certaines vitamines, en particulier des vitamines A, B6, B12, C, E et en folates. Le déficit en vitamine A détériore la fonction des cellules épithéliales, essentielle dans le maintien de la structure des tissus. De cette même vitamine A dépendent la production des lymphocytes B et T. Il a été démontré que les niveaux sanguins en vitamine A sont abaissés chez les personnes infectées par le VIH/SIDA par rapport aux individus sains, aussi bien dans les pays en voie de développement que dans les pays développés. C’est particulièrement vrai chez les séropositifs ayant développé une infection opportuniste ou un cancer. La vitamine C est indispensable pour la synthèse de collagène, la phagocytose et la capacité des lymphocytes B et T à fonctionner correctement. Peu d’études cliniques ont été conduites pour déterminer l’utilité d’apport de vitamine C dans le VIH/SIDA. Une petite étude sur huit personnes a montré une augmentation des CD4 et une baisse de la charge virale après six jours de co-administration de vitamine C à forte dose (3 grammes toutes les 6 heures) et de N-acetylcysteine (NAC). Dans l’organisme, la NAC peut se transformer en glutathion (une enzyme anti-oxydante), qui protège les cellules contre une destruction précoce. Cependant, certaines études ont montré que les fortes doses de vitamine C pourraient en réalité accélérer la progression de l’infection, donc il n’est pas possible actuellement de recommander de manière générale un apport massif en vitamine C. Le déficit en vitamine B6 semble être répandu dans l’infection à VIH. Il a été démontré que l’apport en vitamine B12 améliore le taux des cellules T et l’activité des cellules NK chez les patients présentant une carence de cette vitamine. La vitamine B12 et les folates sont tous deux impliqués dans la production de matériel génétique. Les manques en vitamine B6 peuvent survenir suite à l’administration de certains médicaments, tel que l’isoniazide (pour la tuberculose). Elle semble affecter la fonctionnalité des lymphocytes T et la capacité des cellules NK à détruire les agents infectieux chez les séropositifs au VIH. La déficience en vitamine B6 a aussi été associée à un risque accru de certains cancers. La vitamine E joue un rôle clef en tant qu’antioxydant dans les membranes cellulaires. Ceci lui vaut d’être considérée comme un nutriment "anti-viral", même s’il s’agit d’un résultat in vitro, et non clinique. L’apport combiné en vitamines E et A chez les animaux a démontré une amélioration de la fonction des neutrophiles à détruire les agents infectieux. Le déficit en vitamine E est rarement constaté, bien que des concentrations sanguines basses aient été observées chez des personnes vivant avec le VIH.

Minéraux et Immunité
Les résultats d’études concernant les oligo-éléments dans l’infection à VIH sont souvent contradictoires. Parmi elles, certaines constatent que le zinc, le sélénium et le magnésium sont diminués. On a même montré qu’une faible baisse du zinc pouvait réduire la production et l’activité du thymus, entraîner une baisse des CD4, nuire à la fonction des cellules T, des cellules NK et des neutrophiles, accentuer la mort des cellules, détériorer la capacité des cellules à tuer les agents infectieux, et gêner la production de cytokines. Une augmentation des cellules immunitaires a été observée lors de la supplémentation par le zinc et par la vitamine A. Cependant, celle-ci est controversée puisque le niveau sanguin de zinc chez une personne infectée ne reflète pas de façon précise la quantité globale de celui-ci stockée dans l’organisme. En outre, à cause des interactions complexes entre les nutriments dans l’organisme, la consommation excessive de zinc peut interférer avec l’absorption de cuivre. Le rôle du magnésium dans le système immunitaire est loin d’être clair ; cependant, des niveaux de magnésium bas sont fréquemment retrouvés chez les séropositifs au VIH. La complémentation par le fer n’est pas recommandée chez les personnes présentant une pathologie virale (VIH, virus de l’hépatite C) puisqu’elle favorise la prolifération des nombreux agents infectieux. Le sélénium est un antioxydant cellulaire important. La déficience en sélénium permet la prolifération de nombreux virus. Chez l’animal, un déficit en sélénium et en cuivre ou en fer diminue la fonctionnalité des neutrophiles et l’élimination des agents infectieux. L’apport en sélénium pourrait s’avérer protecteur contre les pathologies cancéreuses. La supplémentation en sélénium bloquerait la réplication virale de VIH dans les lymphocytes T et diminue la production des cytokines pro-inflammatoires. Il a été démontré qu’il existe une corrélation entre la déficience en sélénium, la progression de l’activité virale et la mort due à une infection à VIH plus qu’avec tout autre nutriment.

Autres substances nutritives et immunité
  Certains acides gras (oméga 3 ou n-3) normalement trouvés dans des huiles de poisson ont un effet sur la fonction immunitaire, particulièrement deux acides gras, l’EPA (eicosapentanoic acid) et le DHA (docosahexanoic acid), diminuent l’inflammation en modulant la production des cytokines par les lymphocytes T. L’acide alpha-lipoique, un antioxydant beaucoup étudié dans l’infection à VIH, semble être capable de régénérer les vitamines C et E, augmentant leur effet antioxydant. Des acides aminés, particulièrement la glutamine et l’arginine, jouent un rôle important dans l’immunité. La glutamine est impliquée dans l’entretien de la paroi intestinale, et par là empêche la migration des organismes infectieux dans le courant sanguin. L’arginine contribue à la production d’oxyde nitrique, jouant un rôle dans l’élimination des agents infectieux.

Conclusion
  Les relations innombrables et complexes entre l’alimentation, les nutriments spécifiques et le système immunitaire sont un champ intéressant d’étude dans le domaine de la recherche biomédicale. Les personnes ayant une bonne alimentation seront mieux préparées immunologiquement pour se battre contre les micro-organismes. Plusieurs micros substances nutritives ont des rôles significatifs dans les fonctions du système immunitaire. Il est clair que maintenir un bon statut nutritionnel et une réserve adéquate de micronutriments dans le corps permet une réponse immunitaire efficace aux infections opportunistes. Cependant, la recherche doit encore identifier des recommandations spécifiques pour les personnes infectées. En attendant, un régime bien équilibré et diversifié incluant toutes les vitamines et les minéraux semble être le meilleur conseil à l’heure actuelle.