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Judith Albertat, le parcours de soin épique d’une patiente atteinte de la maladie de Lyme par Pryska Ducoeurjoly

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Judith Albertat, le parcours de soin épique d’une patiente atteinte de la maladie de Lyme
par Pryska Ducoeurjoly
Il aura fallu dix ans à Judith Albertat pour parvenir au diagnostic de la maladie de Lyme ! Ballotée de spécialiste en spécialiste, elle raconte dans un récit autobiographique une descente aux enfers commune à de nombreux patients, mais également sa remontée avec l´aide des thérapies alternatives et de la naturopathie, combinées à l´approche allopathique classique.

Judith Albertat.
Judith Albertat est une battante. Plutôt une combattante. Malgré un état de santé chaotique et dégradé, elle n´a cessé de chercher la cause de ses maux multiples et variés, qui l´ont ballotée de spécialiste en spécialiste, de service en service. Il lui aura fallu plus de dix ans pour découvrir le nom de sa pathologie : la maladie de Lyme, une affection chronique qui serait largement répandue, bien plus que les 5 % de la population officiellement annoncés (voir notre interview de Bernard Christophe).
Dans son essai autobiographique qui sort cette semaine, "Maladie de Lyme, mon parcours pour retrouver la santé", Judith Albertat, ancienne pilote instructeure aujourd´hui reconvertie en naturopathe, décrit une situation qu´ont vécue tous les patients atteints de la borréliose de Lyme : incompréhension du corps médical, consultations à répétition, diagnostics erronés, médicalisation à outrance, atterrissage en lambeaux chez un psychiatre.
« Vous devriez aller voir un psy »
« IRM, scanners, consultations ORL et ophtalmo, cardiologues, rhumatologues, urologues, médecine interne, dentistes, gynécologues, psychiatres, kinés, ostéopathes, etc. Je fais partie des gens qui creusent le trou de la sécu et qui se voient systématiquement opposer un Vous n´avez rien, vous devriez aller voir un psy. A force de nier la maladie de Lyme, le système français entraîne les gens dans les méandres d´un parcours de soin interminable et inefficace », explique Judith Albertat. Elle a quand même fini par consulter un psychiatre. « A condition de bien le choisir, c´est une aide pour affronter l´incompréhension des médecins ou de l´entourage, mais cela n´améliore pas l´état de santé, ni le déficit public... »
« L´affaire du Médiator paraîtra bien minime à côté »
« Il y a 200 000 nouveaux cas par an aux États-Unis, assure Judith Albertat. Les spécialistes mondiaux savent que la maladie de Lyme est devenue un problème de santé majeur. Mais il existe en France un déni absolu de la part de certains experts impliqués dans les politiques sanitaires. Un scandale sur ce sujet semble assez probable. L´affaire du Médiator paraîtra bien minime à côté, prévient Judith Albertat.
« Les trois-quarts de la population sont concernées par les affections à borrelia, ces bactéries responsables de la maladie de Lyme, même si toutes les personnes ne développent pas nécessairement de symptômes graves. Les médecins sont de plus en plus confrontés au tableau clinique d´une maladie pour le diagnostic de laquelle ils ne sont pas formés. Ils se contentent d´un retour négatif du test Elisa. Or on sait que ce test est inefficace à 75 % ».
« Il existe une autre façon de se soigner »
Épuisée par des années de consultations, Judith Albertat a finalement trouvé des solutions auprès des thérapies alternatives, qu’elle a ensuite associées aux thérapies allopathiques. « Des antibiotiques, oui, mais intégrés aux thérapies par les couleurs (chromothérapie), l’argent colloïdal pulsé (avec le protocole canadien Sota), la phytothérapie et l’aromathérapie, la nutrition, etc. Je dresse une liste non exhaustive des pratiques qui m´ont apporté des solutions. Grâce à cette maladie, j´ai appris qu´il existait une autre façon de se soigner et que l´on pouvait aussi associer les deux visions, dans le cadre d´une démarche dite intégrative ».
Sa rencontre avec des chercheurs du Chronimed, groupe de médecins et de chercheurs travaillant sur l’origine des maladies chroniques, lors d´un colloque sur la maladie de Lyme organisé en décembre 2010, aura été déterminante, un véritable choc : « Il existe une véritable connaissance de cette maladie ! », découvre-t-elle alors.
« Si leurs médecins conventionnels sont fermés à toute nouvelle connaissance au regard de la santé en général et de la maladie de Lyme en particulier, je conseille aux patients de s´orienter en premier lieu vers des naturopathes, qui peuvent les guider parmi les nombreuses thérapies non conventionnelles. En matière de santé, c´est à chacun de se prendre en main désormais, en commençant notamment par chercher un laboratoire qui peut pratiquer le test Western Blot de All-Diag Mikrogen (taux de fiabilité de 80%)[1] dans le cas d’une sérologie de la borréliose de Lyme ».
Judith Albertat applique désormais à sa santé les outils du « facteur humain » qu´elle utilisait tous les jours dans ses formations dédiées aux pilotes de ligne. Le facteur humain concerne notamment l´étude des causes et des interactions humaines aboutissant à une erreur de pilotage... Pour éviter le crash en matière de santé, « il ne s´agit pas seulement de rejeter la faute sur les autres, mais de trouver les failles dans nos comportements, qui peuvent aboutir à la maladie ».
 > A lire :
- Judith Albertat, « Maladie de Lyme, mon parcours pour retrouver la santé », préface Dominique Rueff, Editions Thierry Souccar.
> Voir aussi :
- Borréliose de Lyme, la maladie qui divise le monde médical.
- Infections froides : « un microbe = une maladie », c´est fini ?

[1] Ce taux de réussite affirmé par Mme Albertat est au cœur de la polémique qui oppose actuellement les tests de sérologie allemands et les tests français effectués par BioMérieux (ndlr).